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But a procédé à l’installation de Conteneurs Réemploi dans les dépôts d’une cinquantaine de ses magasins (à date de février 2025), répartis un peu partout en France.

18.2.2025

Reparation, reemploi, eco-conception : Ecomaison lance ses chantiers majeurs de 2025

Présent sur deux stands sur la Place du Village et co-organisateur d’une table ronde, Ecomaison a marqué de sa présence le dernier salon EspritMeuble, en attirant l’attention sur les défis à relever pour décarboner la filière ameublement, et en mettant en avant son offre diversifiée de services et solutions pour promouvoir le développement de l’économie circulaire. FRANCOIS SALANNE

Eco-organisme dédié historiquement au mobilier domestique, Ecomaison n’a pas laissé passer l’opportunité d’EspritMeuble – qui s’est déroulé du 16 au 19 novembre dernier – pour venir au-devant de la filière meuble, distributeurs et fabricants réunis, afin de lui présenter les dernières initiatives qui seront structurantes de son action en 2025. Après avoir construit et déployé la filière Ameublement pendant plus de dix ans, l’éco-organisme en charge de la seconde vie des objets et matériaux de la maison - meubles, sièges, literie, cuisine, agencement – lance des nouvelles solutions pour allonger la durée de vie des produits, et inciter fabricants et distributeurs à entrer dans la boucle de la circularité.

Booster la reparation et le reemploi

A l’occasion du salon, les équipes d’Ecomaison ont rencontré les professionnels avec deux objectifs principaux : élargir le réseau de réparateurs agréés de la filière, et promouvoir ses solutions et services pour réduire son impact environnemental. Pour y parvenir, l’éco-organisme a lancé le Bonus Réparation, qui permet aux fabricants et distributeurs d’offrir un nouveau service de réparation aux consommateurs, avec un coup de pouce financier à la clé. Cette formule a été élargie, en novembre dernier - cela a justement été annoncé à l'occasion d'EspritMeuble - à tous les meubles de la maison. Ce dispositif gagnant-gagnant s’adresse aux consommateurs à la recherche de solutions éco-responsables, mais aussi aux professionnels qui peuvent devenir « réparateurs labellisés », en faisant évoluer leurs activités tout en fidélisant leur clientèle. Autre nouveauté, Ecomaison lance les Conteneurs Réemploi déployés en magasin : cette offre permet aux distributeurs et livreurs de devenir pleinement acteurs du réemploi, grâce à une collecte préservante sous la forme d’une reprise en magasin ou à la livraison. Les produits usagés collectés sont ensuite mis à la disposition des acteurs locaux de l’Économie Sociale & Solidaire (ESS).

Le bois, matière circulaire par excellence… © Getty Images / IStockphoto

Des mesures d’incitation a l’eco-conception

D’autre part, Ecomaison va plus loin pour encourager l’intégration de matières recyclées dans la fabrication de nouveaux produits, en lançant la prime d’incorporation. Ecomaison est en lien avec l’ensemble des acteurs de la chaîne de traitement et transformation des matériaux pris en charge, et grâce à ce dispositif, encourage le mouvement avec le versement d’une prime en fin d’année. Enfin, l’éco-modulation des tarifs d’éco-participation est un levier puissant pour encourager l’éco-conception des produits par l’allongement de la durée d’usage, la gestion durable des ressources, et l’intégration de matières recyclées. En étant accompagnés dans la compréhension et la mise en œuvre de ce mécanisme incitatif, les professionnels peuvent optimiser leurs processus de production et s’inscrire dans une véritable démarche d’économie circulaire.

L’élargissement du réseau de réparateurs agréés de la filière est l’un des grands objectifs de l’éco-organisme… © Freepik

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TABLE RONDE

« L’Economie circulaire, une maniere de repondre aux attentes de ses clients »

Pour traduire ces dispositifs en cas concrets, Ecomaison a organisé, avec EspritMeuble, une table ronde sur le thème « Comment l’économie circulaire peut être vecteur de croissance et de fidélisation », le lundi 18 novembre sur le salon. Les intervenants aux profils divers ont exposé le pourquoi et le comment des initiatives qu’ils ont prises, avec le soutien de l’éco-organisme, afin de réduire l’impact de leur activité sur l’environnement, et les bénéfices qu’ils en ont tiré.

La première intervenante, Marine Feron, cheffe de projet RSE au sein de But, a fait part de l’initiative prise par l’enseigne d’équipement du foyer, avec l’accompagnement d’Ecomaison, pour favoriser le réemploi : l’installation de Conteneurs Réemploi dans les dépôts d’une trentaine (au moment de la table ronde) et désormais (à date de février 2025) d'une cinquantaine de magasins de l’enseigne, répartis un peu partout en France. Le principe de cette opération est simple : les meubles usagés qui sont repris par les livreurs de l’enseigne chez les clients - literie, matelas, canapés… - ne partent plus dans les filières de recyclage, mais sont stockés dans des conteneurs maritimes, et mis à la disposition des associations de l’économie sociale et solidaire, pour qu’ils puissent ensuite les diagnostiquer, les réparer et leur redonner une seconde vie sur le marché. Quels sont les bénéfices de cette opération pour But ? « Il s’agit d’un pilier important de notre démarche RSE globale, explique Marine Feron. Nous allons encore plus loin dans la réduction de nos déchets, et de notre bilan carbone, et nous constatons que nos clients se réjouissent de voir que notre entreprise s’engage dans cette voie. Nous y voyons un vecteur de fidélisation de nos clients, de renforcement de la relation client. » En complément, But s'est associé à la plateforme de dons "Geev", permettant ainsi à ses clients de redonner directement, via l'application éponyme, leurs produits usagés à d’autres particuliers, sans que cela repasse par les magasins. Cette opération permet également à l’enseigne de renforcer le pilier « transition des territoires » de sa stratégie RSE, et de soutenir l’activité au plan local : dans le cadre de l’économie sociale et solidaire, des associations peuvent ainsi réinsérer des personnes éloignées de l’emploi par les activités de réparation et de recyclage.

« Le réemploi est l’un des grands défis de la filière ameublement en 2024, 2025 et au-delà jusqu’en 2029, a commenté Vincent du Granrut, Responsable Ameublement au sein d’Ecomaison. Cela passe par trois grands axes de travail : accompagner les distributeurs, dans la mise en place des solutions de reprise, pour sortir les produits usagés de la filière déchets et les orienter vers le réemploi via la réparation et la seconde vie ; muscler les capacités de réemploi dans les structures de l’économie sociale et solidaire, qui vont devoir absorber peut-être 10 000 tonnes de produits en plus via les canaux de la reprise, dans les années à venir. » Pour accompagner ce changement de modèle, Ecomaison a mis en place un appel à manifestation d’intérêt, à hauteur de 3,6 millions d’euros, pour aider ces structures à redimensionner leur zone de stockage, et à investir dans des outils et dans la formation pour réemployer demain les produits qu’ils vont récupérer.

Table ronde, de gauche à droite : Vincent du Granrut (Responsable Ameublement au sein d’Ecomaison), Françoise Sourice (responsable du magasin Meubles Sourice), l’animateur Jérôme Libeskind, Marine Feron (cheffe de projet RSE au sein de But), et Sylvain Guerault (Responsable Achat du Groupe STF - Cuisines Morel & Sagne Cuisines).

Reparer et eco-concevoir

Seconde intervenante, Françoise Sourice, responsable du magasin Meubles Sourice de Moncoutant (Deux-Sèvres), est intervenue à propos de la création d’un service de réparation. « Notre entreprise, qui comprend aussi une activité de création et fabrication de sièges, a été créée par un tapissier, qui a commencé par la réparation, explique-t-elle.  Ce service de réparation est donc un retour aux sources, car à l’époque, dans les années 1960, il était naturel de faire réparer son fauteuil ou son canapé pour le garder plus longtemps. » La réparation proposée aujourd’hui a d’ailleurs changé un peu d’optique, car elle consiste aussi, le plus souvent, à relooker le produit, en changeant le tissu en fonction des tendances, et elle s’adresse à tous les produits, même s’ils ne sortent pas des ateliers Sourice. Meubles Sourice a pris cette initiative avec l’appui d’Ecomaison, ce qui lui a permis de labelliser le service, et de l’officialiser en quelque sorte vis-à-vis de sa clientèle, tout en lui permettant de bénéficier d’un bonus, sous la forme d’une partie du coût de réparation qui est pris en charge par l’éco-organisme. « Il s’agit d’un nouveau dispositif, lancé en 2024, qui s’adresse aux distributeurs, aux fabricants, aux artisans, aux réparateurs, monteurs, poseurs, ajoute Vincent du Granrut. La labellisation que nous proposons est simple à mettre en place, rapide, gratuite, elle permet d’entrer dans l’économie circulaire, et de développer une nouvelle activité pour laquelle le professionnel et le client sont tous les deux gagnants. »

Enfin, le troisième volet de l’économie circulaire - l’éco-conception – a été illustré par l’exemple de Sylvain Guerault, Responsable Achat du Groupe STF (Cuisines Morel & Sagne Cuisines), fabricant de cuisines, salles de bain, dressing et rangements. « Cela fait une dizaine d’années que nous recyclons nos matières, et nous en recyclons onze aujourd’hui, a-t-il expliqué. Avec Ecomaison, nous avons été plus loin en validant un circuit de recyclage pour nos déchets de bois, et pour les meubles usagés que les clients déposent chez nous, deux gisements qui retournent chez les fabricants de panneaux pour être mis en œuvre dans des panneaux neufs. Cela s’inscrit dans notre ADN d’entreprise responsable, qui a déjà remplacé les vernis solvantés par des produits à l’eau, et commencé à utiliser une colle biosourcée. Nous répondons ainsi aux attentes de nos clients, et c’est un pas important dans notre parcours pour devenir entreprise à mission. » Si Cuisines Morel est un bon exemple de circularité concernant le bois, Ecomaison applique le même schéma, à partir de 2025, aux plastiques et aux textiles, élargissant ainsi le panel de matériaux éligibles, pour soutenir et encourager l’utilisation de matières recyclées dans des produits neufs.

« Pour tous les professionnels, pour toutes leurs initiatives de circularité, Ecomaison fait office de facilitateur, pour les mettre en relation avec les structures de l’économie sociale et solidaire, pour trouver des solutions de stockage, d’orientation de ces flux, pour les labelliser et les soutenir dans la mise en place d’un service de réparation, a conclu Vincent du Granrut. On est un fournisseur de matières premières recyclées, un des premiers sur le bois, et nous soutiendrons de plus en plus les industriels qui incorporent de la matière première recyclée. »

« Le réemploi est l’un des grands défis de la filière ameublement en 2024, 2025 et au-delà jusqu’en 2029 » avance Vincent du Granrut. © Antoine Meyssonnier

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