Newsletter
29.1.2021

Suite Co-Home : les équipementiers, source d’inspiration pour l’hôtellerie

Présentée dans un webinaire au programme de l’événement en ligne EquipHotel Week, la suite Co-Home a été conçue par l’architecte d’intérieur Solène Jacques, à partir des solutions techniques et esthétiques du Groupement des équipementiers de l’Ameublement français. Son but : inspirer architectes d’intérieur et agenceurs en présentant des solutions qui donnent une valeur ajoutée à l’hébergement, en phase avec les nouvelles fonctionnalités attendues par les clients de l’hôtellerie.

Les équipementiers – fabricants de ferrures, de panneaux décoratifs, de mécanismes, de luminaires, d’accessoires…- ont un rôle à jouer dans la conception des aménagements intérieurs, du mobilier et des agencements, auxquels ils peuvent apporter de la fonctionnalité, de la polyvalence, de l’esthétique. C’est pour en apporter la démonstration, dans un exemple concret, que le Groupement des équipementiers de l’Ameublement français a demandé à une architecte d’intérieur, Solène Jacques, d’imaginer un espace multi-usages, qui réponde aux attentes émergeantes des usagers de l’hôtellerie. « C’est ainsi que le concept Co-Home a vu le jour, explique-t-elle, selon une méthodologie un peu particulière, en sens inverse de ce qui se pratique généralement : au lieu de répondre au cahier des charges d’un hôtelier, je suis partie des produits des équipementiers pour les mettre en musique de façon cohérente dans un projet auxquels ils donnent tout son sens. » Ce concept a fait l’objet d’une restitution sous forme de webinaire par l’architecte d’intérieur et le président du Groupement, Christophe Chenu, diffusé le 17 novembre dernier dans le cadre de l’EquipHotel Week, la manifestation en ligne, organisée en partenariat avec l’Ameublement français, en remplacement de l’édition physique du salon qui devait se tenir fin 2020*.

Co home_2_le courrier du meuble et de lhabitat
Espace privatif utilisé pour un échange confidentiel (Solène Jacques / Co-Home)

Une privatisation des espaces hôteliers

En cohérence avec le marché de l’hôtellerie, la suite Co-Home se fixe pour but d’apporter une réponse possible aux fonctionnalités attendues aujourd’hui pour une chambre d’hôtel. Depuis l’essor du travail nomade, effectué de plus en plus en dehors du bureau, une tendance qui s’accélère depuis la crise de la Covid-19, la seule finalité d’y passer la nuit confortablement ne suffit plus. «De plus en plus de gens qui sont en déplacement professionnel souhaitent pouvoir utiliser leur chambre d’hôtel pour recevoir leurs clients, organiser un entretien d’embauche, voire une réunion avec une petite équipe locale, argumente Christophe Chenu. Le soir venu, ils veulent pouvoir y partager un repas avec un collègue ou regarder confortablement un match de football à la télévision, autant de pratiques qui sont malheureusement impossibles dans la plupart des chambres d’hôtel. » En déclinant ces différentes fonctionnalités, la suite Co-Home ouvre des perspectives nouvelles pour les chambres d’hôtel, qui s’inscrivent dans les nouvelles pratiques post-Covid 19 : on peut penser que de nombreux clients d’hôtels préféreront recevoir leurs contacts dans un lieu privatisé où les mesures barrière sont plus faciles à observer, que dans un lobby où, par définition, les échanges et donc les risques liés à la circulation du virus sont plus importants.

Co home_3_le courrier du meuble et de lhabitat
Écran amovible motorisé (Solène Jacques / Co-Home)

Un espace à vocation de télétravail

Le concept Co-Home a été pensé pour répondre à quatre modes d’utilisation - s’isoler, interagir, se retrouver, accueillir - qui s’intègrent dans deux contextes, professionnel d’une part et privé d’autre part. Une approche qui se traduit, sur une surface totale de 40 m², par un espace de co-working et un espace domestique, séparés par une paroi technique qui coupe la pièce en deux. « La multifonctionalité du lieu découle de la mise en œuvre des produits des équipementiers, ce qui est illustré par de nombreux exemples » explique Solène Jacques. Du côté « co-working » de la paroi se trouve une kitchenette à multi-usage, située derrière une façade coulissante, qui permet soit de la fermer complètement, soit de l’ouvrir pour proposer un café ou une collation à ses collaborateurs. Un tiroir marchepied (Blum) permet d’accéder aux rangements hauts de la kitchenette, et de gagner ainsi un espace précieux sous le plafond. Au milieu de cet espace, on trouve une table à surface variable, pour prendre son petit déjeuner à une ou deux personnes en configuration repliée, ou pour organiser une réunion à plusieurs en position dépliée. Un meuble accueille un écran de télévision amovible, qui peut être sorti pour les besoins d’une présentation numérique, les mouvements de la table et l’écran étant tous les deux motorisés au moyen de vérins électriques (Linak). Comment intégrer la connectique nécessaire aux réunions professionnelles dans une table dont les plans de déplient, et sur laquelle peuvent se renverser des liquides ? La solution vient de la prise Mercury (SFL), un produit créatif qui réunit une double fonction de luminaire et de prise de courant, en fournissant une alimentation électrique sécurisée par le plafond. La qualité des aménagements passe aussi par le choix des panneaux décoratifs utilisés tantôt pour le meuble TV en esthétique verre et la crédence de la kitchenette (Rehau), tantôt pour sa façade coulissante, qui fait aussi office de tableau pour y écrire pendant les réunions (Pfleiderer).

Co home_4_le courrier du meuble et de lhabitat
Espace chambre avec option télévision (Solène Jacques / Co-Home)[/caption]

Un espace à vocation privée

On retrouve, de l’autre côté de la paroi technique, une fonction plus proche de la chambre d’hôtel classique, mais toujours avec un multi-usage. Cette paroi en effet accueille du côté « domestique » un lit-coffre (Sedac-Meral) qui remplit une double fonction de couchage en position ouverte, et de banquette en position fermée, pour recevoir dans un espace privatisé, ou accueillir des enfants pour regarder la télévision. La polyvalence de ce deuxième espace tient aussi au travail de création de l’architecte d’intérieur, qui a ceinturé la pièce avec un rail circulaire encastré dans le sol, qui permet de faire coulisser des claustras cintrés et ajourés pour ouvrir ou fermer l’accès à différentes fonctions : accès au dressing, à l’écran de télévision, à la salle de douche… Le fait de fermer l’espace de douche transforme cet espace domestique en une annexe de l’espace de réunion, pour s’isoler à deux pour un échange confidentiel, ou encore pour passer un coup de téléphone en privé. On arrive ainsi à une versatilité totale, puisque les deux espaces peuvent exister en configuration « travail » pendant la semaine ou en configuration « privée » ou « familiale » pendant le week-end. L’esthétique et le design font toujours pendant à la fonction : les claustras tantôt en bois et tantôt en Corian ont été usinés avec l’aide de la commande numérique avec des motifs ajourés par un autre partenaire du groupement, le fabricant de machines pour l’industrialisation du bois et des matériaux composites Biesse, ce qui permet de créer un jeu de lumière par transparence.

En conclusion, Christophe Chenu a rappelé que le concept de la suite Co-Home n’a pas été élaboré pour être reproduit tel quel, mais comme une réalisation concrète qui illustre les solutions des équipementiers, dans le but d’inspirer les agenceurs, et les architectes d’intérieur, en leur donnant des idées d’aménagement. Quant à la question du coût, forcément plus élevé que celui d’un aménagement mono-fonction, l’équipementier invite à raisonner en termes de « coût global » : pour retrouver toute son attractivité, l’hôtellerie – mais aussi les espaces de coworking, les résidences vacances…- doivent proposer une valeur ajoutée pour que les clients en aient pour leur argent, et pour que les investisseurs y trouvent leur compte. « L’équipementier se distingue du fournisseur en ce qu’il possède les compétences nécessaires en bureau d’études pour accompagner l’architecte d’intérieur et l’agenceur dans la mise au point et le développement de leur concept, en incluant une qualité d’usage et de fabrication qui garantit la pérennité de l’aménagement intérieur, ajoute Christophe Chenu. Cet accompagnement s’ajoute à la fourniture du produit proprement dit, et fait partie de la prestation. » Le groupement des équipementiers pourra en tout cas utiliser le concept Co-Home comme base de discussion pour les acteurs du secteur hôteliers qui chercheraient des pistes pour renouveler leur concept d’hébergement.

*Les webinaires sont visibles en replay sur la chaîne Youtube de l’Ameublement français.

Abonnez-vous à notre Newsletter pour être toujours à jour sur nos dernières actualités.