Maison&Objet retrouve ses marques

Après plus de deux années de calendrier chamboulé par la pandémie de Covid-19, marquées par des annulations, des reports, et même une édition numérique de substitution, Maison&Objet retrouve enfin, en cette rentrée 2022, toute sa latitude et toute sa transversalité. Du 8 au 12 septembre, le salon de la « mode maison » proposera à ses trois publics cibles – les retailers, les prescripteurs, les hôteliers et restaurateurs – une offre internationale et digne de ses plus belles éditions, en réunissant environ 2500 marques en provenance de 136 pays, dont plus de 600 exposeront pour la première fois, qui occuperont l’intégralité des sept halls du Parc des expositions de Paris Nord Villepinte.

Lire aussi : Bruxelles, toujours très qualitatif

Un pôle Maison transversal jusqu’au bureau

Depuis sa réorganisation, juste avant la pandémie, le salon est désormais divisé en deux grands pôles, qui se répartissent à égalité les surfaces d’exposition, et donnent à la manifestation une meilleure lisibilité, chacun de ces pôles étant divisé en 7 univers chacun. C’est ainsi que le pôle Objets recouvre les univers Smart Gift (cadeau intelligent et créatif), Fashion Accessories (accessoires de mode), Kids & Family (mobilier et objets d’enfant), Cook & Share (petit électroménager, arts de la table), Home Accessories (objets de décoration), Fragrances (parfums d’intérieur), et enfin Home Linen (linge de maison). Ces différents univers occupent depuis le hall 1 jusqu’à la moitié du hall 5A. De la seconde moitié du hall 5A, jusqu’à l’immense hall 6 et en incluant le hall 7, les espaces sont consacrés au pôle Maison, qui fait la part belle au mobilier indoor et outdoor. Ce pôle est lui aussi décliné en 7 univers, à commencer par Craft, celui des acteurs des métiers d’art, qui fabriquent de façon artisanale luminaires, mobilier et objets de décoration. On y trouve aussi l’univers Unique & Eclectic, qui réunit les créations d’exception, à la frontière de l’art, du design et de l’artisanat.

Mais l’attention de bon nombre de retailers à dominante meuble sera attirée par les autres univers de la maison, à commencer par Today, qui réunit le mobilier et le siège contemporain et design dans le hall 6. Ils y trouveront une offre indoor et outdoor, où figurent des fabricants français et internationaux, mais aussi des marques enseignes. Toujours dans le hall 6, ils trouveront dans l’univers Forever du mobilier de haute facture, imprégné de styles classiques et au caractère intemporel. Enfin, Signature réunira dans le hall 7 les éditeurs internationaux, et les marques de design les plus pointues et exclusives. Axe stratégique du salon, l’édition de septembre du salon accueille désormais un secteur mobilier de bureau, Work !, qui prend place lui aussi dans le hall 6 (aux côtés de Projets, le 14^e et dernier univers, qui réunit les matériaux et éléments de second œuvre). Cet espace est par nature transversal, puisqu’il réunit à la fois une offre en mobilier de bureau de grandes marques destiné à l’entreprise, et une offre destinée au home office. Au moment où les frontières se brouillent de plus en plus entre les deux univers, le bureau empruntant à la maison ses codes esthétiques et son confort, tandis que la maison emprunte au bureau son ergonomie et ses propriétés acoustiques, Work ! offre des ressources stratégiques à la distribution, et s’accompagne d’ailleurs d’un cycle de conférences dédié.

‍

Créateur de l’année et cycle de conférences

Fidèle à son concept d’origine, ce Maison&Objet s’accompagne d’un contenu événementiel consistant, à commencer par la désignation d’un Designer de l’année, en l’occurrence une créatrice, puisqu’il s’agit de la designer italienne Christina Celestino. L’objectif du salon est de mettre sur le devant de la scène un créateur qui incarne et influence les tendances du design et de la décoration du moment, avec l’idée d’en faire une source d’inspiration pour l’ensemble du secteur. C’est le cas, justement, de Christina Celestino, formée en architecture à l’université IUAV de Venise, qui a commencé par collaborer avec différentes marques de design en 2005, avant de créer sa propre marque Attico Design en 2011, puis son propre studio en 2013. Elle se consacre depuis à la direction artistique et au design de projets exclusifs, dans le résidentiel et l’hôtellerie, pour une clientèle de particuliers et d’entreprises. Elle est également reconnue pour la conception de boutiques pour l’industrie du luxe, dont celles de la mode et la joaillerie. Son travail est notamment traversé par une exigence de convivialité, qu’elle traduit dans la conception de ses nombreux modèles de sièges, canapés, fauteuils, poufs et sofas : « Le canapé représente une typologie de produit avec laquelle je suis très à l’aise et que j’aime beaucoup explorer. C’est un lieu de rencontre et de bavardage pouvant offrir mille attitudes et typologies que j’ai beaucoup explorées dans mon travail. Pour moi, le sofa n’est pas seulement un produit », explique-t-elle. Christina Celestino est influencée par les intérieurs signés par les grands architectes et ensembliers internationaux, et profondément imprégnée par la géométrie du classicisme et les signes graphiques du baroque, qui irriguent l’histoire de la création italienne. Cette riche approche transparaitra dans le Palais Exotique, le projet qu’elle a imaginé pour le salon, « né d’un désir d’immersion temporaire dans une autre réalité, là où la beauté exotique, l’amour de la décoration, la passion des couleurs et l’envie irrépressible de créer des scénarii en lien avec la nature seront au rendez-vous ».

Les tendances du marché seront également explorées dans un cycle d’une vingtaine de conférences, qui permettront d’analyser les dernières tendances de la décoration, les solutions innovantes en matière d’architecture d’intérieur, ou encore les problématiques de l’hôtellerie et du retail, illustrées par des concepts marquants. Dans un programme alléchant, on peut citer « Greet par Accor, le design au cœur de l’hospitalité vertueuse », « Mobilier national, mobilier de la nation », « L’auto-édition, ou la liberté de ton des designers », ou encore « Habitat hybride : quel est l’avenir du mobilier outdoor ? ».

‍

‍

Une croissance continue dans l’espace digital

Précurseur en la matière, puisqu’il a été l’un des premiers à lancer la plateforme digitale MOM (Maison&Objet and More) dès 2016, le salon n’a cessé depuis d’accroître sa présence en ligne. Riche de plus de 5 000 marques, 480 000 acheteurs référencés et 2 millions de visiteurs en continu – sans oublier une présence virale sur les réseaux sociaux – cette plateforme est devenue un démultiplicateur d’audience pour la manifestation, avec des fonctions multiples : elle permet aux marques de lancer et de faire découvrir leurs nouvelles collections aux acheteurs du monde entier, et de nouer, entre deux éditions physiques, un contact permanent, avec échanges d’informations sur les conditions de vente, les quantités, les tarifs ; elle est aussi un outil très efficace pour préparer sa prochaine visite sur le salon, et sélectionner les exposants en accédant à leur espace dédié, en s’appuyant sur les décryptages des tendances effectuées chaque semaine par les experts du salon, et en prenant rendez-vous avec eux sur leur stand. Dernière nouveauté en date de cette édition de septembre, il est désormais possible de prendre rendez-vous en visio avec les exposants, pour les visiteurs de la plateforme qui ne se rendront pas sur le salon. Enfin, le monde de la décoration et ses millions d’acteurs est en permanente ébullition. C’est pour s’en faire l’écho que le salon a créé en 2021 Maison&Objet Academy, une plateforme de contenus exclusifs uniquement disponible par abonnement, qui propose chaque mois aux professionnels des décryptages, des gros plans, des découvertes, dans une double optique d’information et de formation. Un outil supplémentaire pour accompagner au quotidien les professionnels du secteur, acteurs de la fabrication, du retail et de la prescription, dans l’actualisation de leurs compétences et l’essor de leur business.

‍

—————

[Zooms]

Thématique « Méta-sensible » : réunir ancrage dans le réel et liberté digitale

Pour cette édition de rentrée, Maison&Objet a retenu la thématique « Méta-sensible », conceptualisée par son partenaire l’agence Nelly Rodi, une invitation dans un monde décoratif de demain qui réunit d’une part les objets artisanaux et matériaux tactiles, et d’autre part un ailleurs numérisé libéré des contraintes physiques. « Monde physique et digital ne s’opposent plus et mieux, ils s’influencent, s’augmentent voire fusionnent pour devenir un nouveau média de création, de communication, de distribution », explique l’agence. Une thématique qui se traduit par une conjugaison « des pixels et du bubble gum », à travers des objets « aux formes rebondies », et des meubles qui colonisent des teintes iridescentes, et « s’emparent d’un répertoire naïf ou onirique », comme peut le faire par exemple le jeune éditeur français Maison Dada.

Le salon remplira son rôle de décrypteur de talents en reconduisant le programme « What’s New? », qui permettra aux tendanceurs Elizabeth Leriche, François Delclaux et François Bernard de livrer leurs repérages parmi les nouveautés de cette édition de rentrée, qu’ils scénographiront dans une expérience résolument optimiste et colorée. En complément, des membres de la nouvelle garde des designers français – Bina Baitel, Samuel Accoceberry, Charlotte Juillard et Pierre Gonalons – présenteront pour la première fois leurs auto-éditions au cœur du hall 7 (Signature), tandis que des jeunes pousses du design néerlandais seront les lauréates des Rising Talents Awards.

‍

Les Canaux : visibilité accrue pour un pionnier de l’économie circulaire

Thème omniprésent dans les débats et colloques, l’économie circulaire gagne du terrain chez les fabricants et éditeurs de mobilier. Après avoir été longtemps un terrain d’exploration, elle devient maintenant une réalité de marché, comme en témoigne la présence sur Maison&Objet, pour la première fois, de Les Canaux, un pionnier de cette nouvelle façon de produire. Cette association, qui est implantée à Paris au bord du Bassin de la Villette, a pour mission de former, accompagner et valoriser les acteurs notamment du meuble qui s’engagent en faveur de l’environnement et de l’économie solidaire. Elle a pour cela créé un outil, le Booster Circulaire, un programme de 18 mois environ qui inclut des fabricants et éditeurs de meubles et les accompagne depuis la mise au point jusqu’à la fabrication en série, puis la commercialisation de produits fabriqués à partir de matériaux de réemploi ou recyclés. Sur son stand situé dans l’univers Today (hall 6), Les Canaux exposera les 17 meubles issus de la deuxième génération de son Booster Circulaire, parmi lesquels cinq produits ont été sélectionnés par son partenaire la Camif, afin de constituer une collection capsule « Les Canaux X Camif », qui sera vendue en ligne sur le site de l’éditeur et distributeur à compter de la rentrée 2022.

A travers cette collection, Les Canaux et CAMIF prouvent ainsi qu’il est possible de produire et commercialiser des meubles esthétiques, en réemploi, de qualité, et commercialisables à grande échelle auprès du grand public. Cette présence sur le salon s’accompagne d’un cycle de trois conférences, dont l’une, sur le thème « Traçabilité, sûreté et garantie du mobilier en réemploi » réunira Patrick Perier, Directeur du Pôle Aménagement des Espaces de vie au FCBA, Emery Jacquillat, Président Directeur Général de Camif et Cathy Dufour, Déléguée générale de l’Ameublement Français. Les deux autres conférences auront pour thème « Une seconde vie pour le mobilier de vos espaces de travail », et « Des outils pour aider les entreprises à meubler leurs espaces de travail en économie circulaire. »

‍

Paris Design Week : 300 lieux en « off » du salon

Événement majeur pour le design à chaque rentrée, la Paris Design Week se déroulera du 8 au 17 septembre 2022, et retrouvera, elle aussi, son périmètre habituel. Sans qu’il soit possible de présenter son programme de façon exhaustive, tant il est foisonnant, on peut dire qu’il se compose d’une première partie événementielle, avec de nombreuses expositions thématiques, qui explorent les problématiques actuelles du design, ou se placent sous le signe de la créativité et de l’innovation. On peut citer dans ce registre la Paris Design Week Factory (Espace Commines), qui réunira la génération émergente du design, avec les maisons d’édition les plus récentes, mais aussi l’exposition « Design for a Wild World », au Campus Métiers d’art et design, composé des 9 plus grandes écoles de design de Paris, qui traitera de l’intrusion des nouvelles thématiques sociales et environnementales dans le design. Également au programme, des expositions dans les Monuments Nationaux, comme l’installation signée de l’architecte d’intérieur Isabelle Stanislas à l’Hôtel de Sully, celle du designer végétal Alexis Tricoire à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, celle de l’Interprofession de la filière Forêt-Bois en Val-de-Loire à la bibliothèque Forney.

Autres temps forts, l’exposition « Psychanalyse d’un meuble à quatre pattes », organisée par l’Ameublement Français pour célébrer la Haute Facture à l’Hôtel de la Monnaie (6^e arrondissement), à travers des créations signées notamment Philippe Hurel, Duvivier Canapés, Le Lit National, Atelier Midavaine, Moissonnier ou Taillardat, et le lancement par le Mobilier National de deux nouveaux projets, dont la chaise BnF, dédiée au site historique de la Bibliothèque nationale de France, conçue par le designer Patrick Jouin et éditée par Alki. En parallèle, les très nombreuses marques partenaires de l’événement proposeront des présentations exclusives dans leurs showrooms respectifs (voir programme complet sur le site de la PDW).