[Disparition] Philippe Hurel, un ambassadeur de l’art de vivre à la française

En prenant la tête de l’entreprise familiale, en 1968, qui fabrique alors du mobilier de copie d’ancien dans le petit village normand de Coulombs (Eure-et-Loir), il lui fait emprunter un tournant décisif, celui de la création : après avoir fabriqué des modèles signés Jean-Michel Wilmotte et Christian Liaigre, la nouvelle garde du design français, Philippe Hurel commence à partir de 1989 à dessiner lui-même ses collections, créant ainsi ce style qui lui est propre, imprégné de lignes contemporaines et d’art déco, resté fidèle aux savoir-faire traditionnels de l’ébénisterie, et aux matériaux nobles, le bois, le cuir, le bronze… La défense et la promotion de ces métiers, qui relèvent de l’artisanat d’art et dont il pensait qu’ils n’étaient pas assez soutenus par les pouvoirs publics, était d’ailleurs l’un de ses chevaux de bataille. C’est donc logiquement qu’il mit un point d’honneur à conserver toute la fabrication à Coulombs, ce qui le range, au moment où on parle de made in France, dans le camp de ceux qui avaient un coup d’avance. Tout en construisant une nouvelle manufacture dans son terroir d’origine en 2006, avant de devenir Entreprise du Patrimoine Vivant en 2007, Philippe Hurel s’ouvrait l’international, avec un showroom parisien, suivi d’autres à Londres, Miami et Dallas. Grâce à son talent et à sa ténacité, il occupait une place à part au sein de la haute facture française.

L’équipe du Courrier du Meuble présente à son fils Maxime Hurel – qui appartient à la quatrième génération et dirige aujourd’hui l’entreprise – ainsi qu’à tous ses proches, ses sincères condoléances.