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21.5.2021

Actineo confirme la dynamique en faveur du télétravail

Quelles seront les conséquences de la crise de la Covid-19 pour l’organisation du travail demain ? Telle est la question centrale posée par la nouvelle étude internationale d’Actineo, l’organisme de l’Ameublement français chargé d’observer la qualité de vie au bureau. Parmi ses enseignements, on relève que les salariés aspirent à un nouvel équilibre entre vie professionnelle et privée, ce qui passe par l’élaboration de nouveaux modèles où la vie au bureau et le télétravail trouvent leur juste place.

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Que restera-t-il des nouvelles pratiques adoptées pendant la crise, en premier lieu le télétravail, une fois la pandémie jugulée et la situation revenue à la normale ? Une grosse année après le début de la crise, l’Observatoire Actineo a jugé que le moment était venu de se poser la question, dans une vaste enquête internationale, réalisée en partenariat avec Maison&Objet et l’agence d’immobilier professionnel Colliers, sur le thème « Où et comment travaillerons-nous demain dans les grandes métropoles ? ». Actineo a mandaté le cabinet Sociovision (groupe IFOP), qui a interrogé en janvier et février 2021, par souci de représentativité, plus de 2600 salariés et travailleurs indépendants de cinq grandes régions métropolitaines : Amsterdam / Rotterdam / La Haye, Londres et Paris pour la partie européenne, Singapour pour l’Asie, et San Francisco / Seattle pour les États-Unis. Leurs réponses, sur leur rapport au travail et les façons de travailler aujourd’hui, le télétravail avant, pendant et après la crise, et enfin le futur du travail, sont une mine d’informations pour tous les professionnels en charge d’imaginer les aménagements, et le mobilier de bureau dont nous aurons besoin demain.

Bureau actuel : une satisfaction globale, des points à améliorerAu sein du panel de salariés interrogés sur leur bureau d’aujourd’hui, 49 % d’entre eux répondent qu’ils travaillent dans un bureau fermé, et même 53 % des salariés et 56 % des managers à Paris… et visiblement, cela reste un plus ! En effet, 62 % des actifs « tout à fait satisfaits de leur qualité de vie au travail » travaillent dans un bureau fermé. A contrario, parmi les 51 % de répondants qui travaillent dans un espace ouvert (dont 26 % dans un open space de plus de 10 personnes, principalement à Londres et à Singapour), seuls 38 % sont « très satisfaits de leur qualité de vie au travail ». Autre chiffre clé : 17 % des répondants déclaraient travailler en flex office – sans bureau fixe attribué – avant la pandémie.

De façon globale, les salariés interrogés se disent satisfaits : 87 % d’entre eux affirment que les lieux de travail dont ils disposent répondent à leurs besoins (91% à San Francisco/Seattle), même si seulement 29 % en sont tout à fait satisfaits (43 % à San Francisco/Seattle 43 %, et 21 % seulement à Paris). À l’item : « Mon employeur se préoccupe de mon bien-être », 81 % des travailleurs ont répondu « d’accord », et 29 % « tout à fait d’accord », avec les records détenus par San Francisco / Seattle (respectivement 88 % et 43 %) et les scores les plus bas par Paris (respectivement 73 % et 18 %).

Mais, comme cela avait déjà été révélé le Baromètre Actineo France 2019, les temps de travail sont un problème rencontré aussi dans les autres métropoles : 61 % des répondants estiment passer trop de temps dans les transports pour se rendre à leur lieu de travail (70 % à Singapour). De plus, 63 % déclarent travailler souvent en dehors des heures de bureau ou pendant leurs congés (70 % à San Francisco / Seattle 70 %, et 69 % à Singapour). D’où le souhait que 79 % des personnes interrogées émettent d’obtenir un meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle (ils sont même 83 % à San Francisco / Seattle). 86 % de ces personnes sont d’accord avec l’affirmation « Je fais tout mon possible pour maintenir une frontière entre mon travail et ma vie privée » (88 % à San Francisco / Seattle) et 33 % sont tout à fait d’accord avec cette affirmation (38 % à San Francisco / Seattle).

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Télétravail : une accélération sans précédent

Si le télétravail existait déjà avant la pandémie, Actineo relève qu’il a connu une véritable explosion : le nombre de salariés interrogés qui travaillaient au moins une journée par semaine chez eux est passé de 21 % avant la pandémie à 83 % pendant. En moyenne, ils travaillent depuis leur domicile une journée de plus qu’avant la crise sanitaire. À noter le cas de Londres (+ 69 points) qui est passé de 2,1 à 3,6 jours de télétravail par semaine ; désormais, 42 % des Londoniens travaillent depuis chez eux 5 jours entiers. Cette évolution est globalement bien acceptée et perçue, puisque 85 % des salariés interrogés souhaitent que le travail à domicile fasse de plus en plus partie intégrante de la vie professionnelle. Pour 24 % des répondants, leur domicile est même le lieu idéal pour travailler 100 % de leur temps ! Les salariés concernés estiment que le travail à domicile est bien perçu et encouragé par leur employeur à 67 % (Paris 59 %), et qu’il est même très encouragé selon 24 % des répondants (San Francisco / Seattle 32 %).

Il existe cependant des freins au télétravail, à commencer par un employeur qui y serait peu favorable, pour 29 % des répondants (36 % à Paris et à Singapour). D’autre part, 22 % de salariés interrogés se montrent réticents, parce qu’ils craignent qu’il n’augmente la porosité entre vie professionnelle et vie personnelle, la plupart des sondés reconnaissant qu’ils ont du mal à maintenir un équilibre entre les deux. On constate aussi un souhait de retourner au bureau, parce qu’il est un lieu d’interactions sociales : les échanges informels avec les collègues manquent à 41 % des sondés, et même avec les managers pour 26 % d’entre eux. En France, les rapports avec les collègues sont ce qu’il a de plus important pour 45 % des salariés, et la pause-déjeuner entre collègues est une institution ! 39 % des répondants souhaitent retourner au bureau pour maintenir la fameuse séparation entre vie privée et travail (47 % à San Francisco / Seattle et 45 % à Singapour). Voilà pourquoi l’étude dégage un consensus sur une durée idéale de télétravail de 2 à 3 jours par semaine.

Il est cependant essentiel que les salariés soient équipés d’un poste de travail de qualité en home office. À ce sujet, les répondant se disent satisfaits des équipements dont ils disposent, puisqu’ils accordent une note de 7,5 / 10 à leur qualité de vie au travail, et de 7,6 / 10 à leur productivité. Mais il n’est pas certain qu’ils aient bien conscience de disposer d’un poste de travail qui prévienne le mal de dos et les TMS (Troubles Musculo-Squelettiques), ce qui donne aux employeurs et aux aménageurs un rôle dans leur sensibilisation à ce problème. La question n’est pourtant pas si simple, car la plupart des collaborateurs ne souhaitent pas que leurs employeurs s’immiscent dans l’intimité de leur domicile pour y installer un poste de travail. Ils sont cependant favorables pour 73 % à une certaine contribution financière de leur employeur, pour leur permettre de s’équiper d’un poste de travail à domicile.

Bureau Goodwood (Cider).

Quelle « expérience de travail » pour demain ?

Enfin, l’étude a demandé pour finir aux salariés et indépendants sondés dans quel environnement de travail ils souhaitent évoluer à l’avenir, ce qui donne lieu à un premier constat : 89 % des premier et deuxième choix de poste de travail se portent sur un poste attribué – l’opposé du flex office – dans un bureau fermé pour 50 % d’entre eux, dans un petit bureau partagé (42 %), ou dans un open space, avec des espaces privés et des espaces de réunion à proximité (35 %). Seuls 30 % des personnes interrogées opteraient pour un poste partagé. Parmi ceux qui télétravailleront 2 jours ou plus par semaine, 55 % sont d’accord pour dire qu’il serait important de pouvoir travailler dans un tiers-lieu (coworking, etc.), à condition qu’il soit proche du domicile et doté de tous les services nécessaires. Les espaces de travail sont donc à un moment charnière, et il va falloir imaginer des solutions innovantes qui sortent du simple débat entre bureau attribué et flex office.

Dans la liste des éléments importants qu’ils doivent pouvoir trouver au bureau, les sondés citent d’abord le fait de pouvoir s’isoler pour se concentrer dans des espaces adaptés (à 42 %). En deuxième lieu, les espaces de travail doivent favoriser le travail d’équipe avec des espaces pour se réunir, pour la collaboration (32 %). Troisièmement, ils doivent générer un bien-être par un environnement où l’on se sente bien et en sécurité (santé et l’hygiène 33 %, présence de la nature 30 %, relaxation 22 %). Il en résulte qu’il sera incontournable de proposer aux collaborateurs un environnement écoresponsable et durable (26 %), éthique (21 %), et des espaces qui encouragent la créativité (21 %).

En conclusion de cette moisson de chiffres et de tendances, on peut dire que les concepteurs d’espaces de travail vont devoir résoudre des contradictions. Si on en croit les tendances qui se dégagent, les salariés sont appelés à gagner en autonomie, et le travail ne sera plus systématiquement accompli dans une unité de lieu qu’était l’entreprise. Mais en même temps, on voit progresser partout une volonté de protéger sa vie personnelle, et une crainte qu’elle ne soit envahie par la sphère professionnelle. Pour que le passage au télétravail à grande échelle soit une réussite, il faudra aussi relever d’autres défis, dont celui de faire en sorte que les salariés disposent d’un poste de travail à domicile qui soit capable de prévenir la survenue de malades professionnelles comme le mal de dos, et peut-être plus encore, comme l’a indiqué le directeur scientifique d’Actineo Alain d’Iribarne, de passer, dans les entreprises, « d’un management par le contrôle à un management par la confiance et les résultats ».

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[Zooms]

Studiö, le bureau polyvalent imaginé par Cider

A l’origine de nouveaux comportements de travail tertiaires, la crise de la Covid-19 stimule aussi l’imagination des designers, à l’image de Studiö, un concept innovant pour le télétravail lancé par le groupe Cider, fabricant de mobilier de bureau. Ce meuble polymorphe, en effet, remplit les fonctions de console d’appartement, bureau connecté, meuble TV, table d’appoint… en même coiffeuse ! Il y a quelque chose de ludique à accompagner les transformations de cet objet qui se caractérise aussi par son faible encombrement, inférieur à 0,5 m², ce qui le destine à la création d’un « coin travail » dans les petits appartements urbains. Il s’intègre dans une offre complète ergonomique avec un siège qui assure protection des lombaires et parfaite position dorsale, et un bras support d’écran, et présente une dimension service, puisqu’il est fait partie d’un pack déjà monté et livré à domicile.

Collection homeoffice (Cider)_1 Studio coiffeuse bureau
Studiö, version coiffeuse / version bureau, Cider.

Eurosit lance un site internet dédié au home office

A l’ère du digital, l’innovation est tout autant dans le service que dans le produit. C’est ce que montre le fabricant français de sièges Eurosit, avec le catalogue et le site @work@home. « L’idée de ce site est née du premier confinement, explique Didier-Arnaud Borea, le directeur général délégué de l’entreprise. Nous avons voulu offrir un service global à nos clients grands comptes pour qu’ils puissent équiper leurs salariés à domicile. » Son principe de fonctionnement est simple : les entreprises clientes du site envoient un code à leur salarié en home office, qui leur permet d’accéder soit à la collection complète de 11 sièges de travail, de formes et d’esthétiques différentes mais répondant toujours aux exigences ergonomiques, soit à une partie privative du site, où ils pourront choisir parmi trois sièges présélectionnés par l’employeur, dans les deux cas avec un prix négocié et avantageux. Le salarié paie sa commande en ligne, et peut ensuite suivre l’évolution de la fabrication jusqu’à la livraison du produit chez lui en pied d’immeuble dans un délais de 2 à 3 semaines. L’employeur reste libre ou non de défrayer son salarié de cet achat. « L’intérêt de cette formule est multiple, ajoute Didier-Arnaud Borea. Elle offre une solution à l’employeur, qui n’a pas le droit de fournir gratuitement un siège à son salarié sans faire une déclaration fiscale, et la garantie que l’équipement fourni est conforme aux standards de la santé au travail. Le salarié en home travail voit sa santé prise en compte, et peut choisir parmi plusieurs esthétiques et plusieurs finitions le produit qui convient le mieux à son intérieur. » Les produits proposés sont éco-conçus, fabriqués en France et garantie 5 ans. Ce service, qui ne concerne pas les ventes diffuses qui restent du ressort des distributeurs de la marque, a convaincu à ce jour une dizaine de clients grands comptes d’Eurosit.

Cassina : (télé)travailler avec les grandes signatures

Pour accompagner la transformation des espaces de travail, le prestigieux éditeur italien lance Cassina Pro, une nouvelle collection qui comprend une large sélection de produits iconiques de la marque, et cinq nouveaux produits réadaptés pour le contract, afin de répondre aux marchés de l’hôtellerie, du secteur tertiaire et du home office. Les meubles de la collection ont en effet été soumis à des tests de la part d’organismes indépendants afin d’obtenir les certifications nécessaires qui garantissent leur sécurité, leur qualité, leur durabilité et leur performance. Une attention particulière a été apportée aux finitions, conçues pour garantir un usage intensif, notamment des cuirs très résistants, certifiés pour la résistance au feu, de même que des tissus développés avec Kvadrat. Cette nouvelle collection s’accompagne d’un ensemble d’outils numériques disponibles sur le site de la marque pour guider les professionnels dans leurs projets : le look-book Cassina Pro, un configurateur pCon, des dessins techniques 2D et 3D, des fiches techniques et de certification des produits, sans oublier un configurateur visuellement très réaliste. Parmi les nouveautés produit, figurent entre autres le fauteuil Exord (design Jeffrey Bernett), le Petit bureau en forme libre (Charlotte Perriand), ou encore le bureau La Semaine à Paris (Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand).

Petit bureau en forme libre (design Charlotte Perriand)
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